Opinion du vétérinaire
sur la castration du chien...

La castration des animaux (de rente, comme les porcelets) ou de compagnie (chiens, chats, petits rongeurs, furets) a pour but principal de stériliser le (jeune) mâle à des fins de contraception (il ne peut plus se reproduire), et d’amélioration du caractère. Sont visés à ce titre les animaux rétifs ou sauvages (taureaux, chiens dits « méchants »), fugueurs (chiens) ou malpropres (encore les chiens). La castration chirurgicale (on enlève les testicules) est donc considérée comme LA solution tant sur le plan de la santé que du comportement.

Elle est régulièrement pratiquée chez les chiens, en particulier sous l’égide des associations qui imposent cette opération, dans un but de contraception et pour éviter les portées « sauvages ».

Depuis une dizaine d’années, de nombreuses études font revoir cette certitude du bienfondé de la castration chez la majorité des chiens.
Mettons de côté deux indications absolues : l’impératif de contraception, lorsque une chienne reproductrice vit  dans la même maison, et l’adénome prostatique du chien âgé, qui rétrocède suite à la castration. D’une part, on est souvent déçu par les résultats en terme de comportement (fugues 80% d’amélioration, agressivité 50% selon le comportement des propriétaires, malpropreté moins de 40%). D’autre part, il faut comptabiliser des effets secondaires maintenant bien identifiés.

  • La prise de poids (de 8 à 15%) selon l’âge et la race des chiens.
  • Des modifications métaboliques (appétit augmenté, accumulation de tissus gras et glycémie perturbée) qui peuvent aller jusqu’au diabète.
  • Si la castration évite (ou traite) les tumeurs testiculaires, on a remarqué une augmentation d’autres tumeurs, en particulier sous formes de cancers du sang (lymphomes essentiellement).


Ces effets négatifs ciblent les animaux castrés à un jeune âge (5 mois !) et sont moins manifestes lors de castrations d’adultes.

Chez les femelles, l’ovariectomie (souvent appelée stérilisation, car c’en est le but premier) est supposée imposer le repos aux glandes mammaires, et éviter ainsi des cancers mammaires, ce qui est en fait démontré, mais avec les mêmes effets secondaires possibles : cancers du sang, de maladies métaboliques et auto-immunes.


Une solution temporaire : la castration chimique


La production de testostérone (qui est brutalement arrêtée en cas de castration chirurgicale) est sous l’influence d’hormones cérébrales, qu’on peut neutraliser en injectant sous la peau du chien un implant de desloréline appellé Suprelorin, et qui agit entre un et deux ans avec les mêmes effets hormonaux que la castration chimique, mais sans les effets secondaires.
Cela permet de juger de la pertinence de la castration sur le jeune chien (agressivité, malpropreté) au moment où l’opération aurait été la moins bien supportée.


Pour votre info :

• Quelles réelles indications pour la castration des chiens